Mobilité: la tendance est au rétro

La densification des villes et les pressions sociales, environnementales et économiques font les beaux jours des "nouvelles" solutions de mobilité... qui ne sont pas si nouvelles, puisque le covoiturage et les modes de transport non-motorisés reviennent en force.La semaine de la mobilité

et surtout de la journée du covoiturage sont l'occasion de revenir sur les chiffres et les tendances dans le secteur de la mobilité.

Le retour de la marche et du vélo

Selon une récente étude de l'ADEME on observerait au sein des centres urbains un retour de moyen de transport non motorisés tel que la marche à pied et le vélo alors que 2/3 de nos déplacements quotidiens feraient moins de 3 km. Mais ce n'est pas la seule raison qui pousse à l'utilisation du vélo. Toujours selon cette étude, un cycliste en ville roule en moyenne à 15 km/h, contre 14 km/h pour une voiture. Autrement dit, le vélo est aussi rapide ! De plus, ces pratiques sont de plus en plus encouragés par les pouvoirs publics. Par exemple, le "code de la route" intègre aujourd'hui deux nouvelles mesures en faveur des piétons et cyclistes :

  • le respect du plus faible par le plus fort (le camion adapte sa vitesse à l’approche d’une voiture, la voiture à celle d’un vélo et le vélo à celle d’un piéton),
  • la création de zones de rencontre, destinés à favoriser la convivialité de certains lieux où le piéton est prioritaire.

On voit également se développer des initiatives locales de bus pédestre. L'ADEME a recensé 1 470 démarches en France, ce qui correspond à seulement 0,1% du total des élèves (12 391 élèves concernés sur 12.062.200 au total) et 2% du total des établissements (1470 établissements sur 67.077 au total).

Trois millions de covoitureurs en France

La principale tendance qui se dégage de ces "nouvelles" formes de mobilité est l'émergence de nouveaux usages de la voiture. L’autopartage fait naturellement partie de ces nouvelles formes de mobilité.

En 2009, 24 villes françaises disposaient d’un ou plusieurs services d’autopartage. Principalement installés dans des villes de plus de 100 000 habitants (Paris compte 88 stations), ces services se développent également dans des villes de taille inférieure (La Rochelle ou Antibes par exemple). Au total, on dénombre des services d’autopartage dans près de 600 villes d'Europe.ADEME

Mais on observe surtout l'émergence de plateformes P2P pour la location de véhicules entre particuliers ou pour le covoiturage. Celles-ci bénéficient d’une augmentation significative de leurs utilisateurs qui témoignent de l'intérêt grandissant que le grand public porte à ces solutions autrefois considérées comme alternatives.

Aujourd'hui, et toujours selon l'ADEME, 3 millions de personnes pratiqueraient le covoiturage en France via quelques 200 services de covoiturage organisés. Cette pratique n'est pas qu'un 'placebo environnemental' puisque les trois quarts des usages correspondent à un report modal de la voiture individuelle. L’autre quart correspond à un report des usagers des transports en commun. En termes d’impact, on estime à 1 à 1,2 tonne de CO2 évitée par covoitureur en moyenne par an. Cela dit, le covoiturage est aussi une solution économique non négligeable en temps de crise... En effet, une voiture coûte en moyenne 6000€/an. Sur un trajet de 30 km effectué chaque jour, le covoiturage permet d'économiser 1760 euros par an et par personne. Comme je l'expliquais dans un précédent article, ce secteur d'activité est en train de vivre une véritable mutation numérique caractérisée par une évolution des usages par la multiplication des offres. Sources : Ademe; Certu; carpooling.fr Crédits photos : carpooling.fr; ministère du développement durable