Pour le premier de notre nouvelle série de portraits de OuiSharers, nous sommes heureux d’accueillir Francesca Pick, co-rédactrice en chef de OuiShare.net depuis ses débuts et Connector Allemagne. Fin 2013, Francesca a organisé le OuiShare Europe Tour. Elle partage ici son engagement et sa vision de l’avenir de OuiShare.
Francesca a toujours le sourire. Vous le remarquerez dès la première rencontre, c’est frappant. Mais elle est loin de se forcer ou d’être de mauvaise foi. C’est plutôt qu’elle pense qu'il est important et motivant de construire, ensemble, avec le sourire. Certains diront même que c'est ce qui définit son attitude.
Une histoire de famille
Francesca découvre OuiShare un peu par hasard, en janvier 2012, alors qu’elle écrit sa thèse de bachelor sur la confiance dans les places de marché pair-à-pair. Sa mère, journaliste à New York, lui conseille de faire la connaissance d’Antonin Léonard (co-fondateur de OuiShare), rencontré lors d'une conférence sur l’économie du partage. Après un premier échange en ligne, Francesca finit par l’interviewer dans le cadre de ses recherches ainsi que trois autres membres de OuiShare. Cet avant-goût de la communauté attise sa curiosité et lui donne envie de s’investir davantage.
Après le premier OuiShare summit, en mai 2012, Antonin lui propose d’être co-éditrice du magazine, pour la partie anglaise. « A ce moment-là, je n’étais pas sûre du tout de ce que j’allais faire après mes études, raconte-t-elle. Je cherchais un travail, mais l'idée de m'occuper du site me plaisait vraiment.» Elle commence alors à faire de plus en plus de choses pour OuiShare.
En août, alors qu’elle est en vacances à Barcelone avec son père et son petit ami, elle retrouve Antonin et d’autres OuiSharers. « Antonin a fait une vidéo de moi et l'a postée dans le groupe core team, le « noyau dur » de OuiShare, en annonçant que j'allais diffuser le message de OuiShare en anglais. C’est comme ça que tout a vraiment commencé. »
Un tournant, le Fest
Encore étudiante, Francesca travaille pour TrustCloud, une start-up américaine qui permet de «d'utiliser sa réputation gagnée en ligne et d’évaluer la fiabilité des autres membres de votre communauté ». Elle s’occupe essentiellement de l’animation de communauté et du développement commercial, des activités compatibles avec le planning de OuiShare jusqu’à la préparation du premier OuiShare Fest, en 2013.
« C’est vrai que ce projet était énorme et stimulant ! explique Francesca en souriant. J’étais tellement heureuse d’en faire partie que j’ai décidé de m’y consacrer à plein temps. » Pendant le Fest, elle est en charge de la communication et des relations presse, même si elle se retrouve à faire bien d’autres choses, comme tout le monde ! « Je ne l’ai jamais regretté, puisque mes activités bénévoles au sein de OuiShare ont toujours été intéressantes et gratifiantes. J’essaie juste aujourd'hui de les rendre financièrement soutenables. »
Mais plusieurs questions restent en suspens : « Qu’est-ce que je fais après le Fest ? Est-ce que je trouve un autre emploi ? » Elle trouve la réponse dans ce qu’elle appelle une « procrastination créatrice ». Pendant sept semaines, elle voyage en Asie avec son petit ami à travers le Cambodge, le Viet Nâm et la Thaïlande, avec l'obligation de toujours faire preuve d'inventivité pour trouver le prochain lieu à visiter, le prochain endroit où manger ou dormir. Quand elle revient, ses batteries sont rechargées.
Trouver sa voie
A côté de ses talents de blogueuse, qu’elle exerce sur OuiShare.net et KoKonsum.org, Francesca participe au développement de la communauté en Allemagne, en particulier à Munich, où elle a déjà organisé deux OuiShare Drinks. Rapidement après le Fest, le prochain grand projet se profile : le OuiShare Europe Tour, de septembre à novembre 2013. « Partie de projets locaux, cette tournée européenne a finalement permis d’attirer de plus gros sponsors, comme Ulule ou BlablaCar. J’ai vraiment apprécié la coordination de ces événements, même si cela a demandé beaucoup de travail ! »
Autant qu’elle partage les valeurs de OuiShare, Francesca s’identifie à sa mentalité de « do-tank ». « Je trouve ça fascinant de partir de rien pour créer des projets qui ont du sens. J’aime mettre les mots en action. » C’est pour cette raison qu’elle s'investit de plus en plus dans la coordination et le management de OuiShare à mesure que la communauté se développe. « Le processus de conception (design process), c’est le plus important pour le futur, analyse-t-elle. L'autre grand défi, c’est de parvenir à rendre l'organisation soutenable sur le plan financier et de trouver un point d’équilibre entre la motivation spontanée et pécuniaire chez les contributeurs. « Avoir une vision, c’est une chose. La mettre en œuvre en est une autre ! »
Francesca est certaine que OuiShare va garder sa position motrice dans l’économie collaborative et continuer à susciter des idées originales en tant qu’organisation non traditionnelle. Elle pense que la communauté internationale de OuiShare va continuer à croître, en se basant sur des écosystèmes locaux construits autour de personnalités enthousiastes.
Aujourd’hui, sa photo est épinglée en bonne place sur le tableau des membres de Mutinerie, un espace de coworking à Paris, et son plus gros projet reste OuiShare. Début 2014, il y aura, pêle-mêle, le magazine, les newsletters, le lancement du nouveau site ou encore la préparation du prochain Fest, du 5 au 7 mai.
Alors qu’elle travaille dur et qu'elle s'efforce d'inventer de nouvelles façons de coopérer avec les autres, Francesca sait que vu de l'extérieur, elle n'a pas fait le choix de carrière le plus traditionnel au monde. Heureusement, elle sait qu’elle peut compter sur le soutien total de ses amis et de sa famille. C'est ce qui rend tout le reste possible.